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Me voilà rentrée depuis trois semaines, et je peux vous assurer que je me suis régalée, prête à recommencer… L’envie de ramer n’en est qu’accentuée.

Une rameuse novice et motivée débarquant en pleine nuit à Belgrade , sans téléphone car indisponible, à la recherche de Christophe et sa voiture grise dans un parking d’aéroport serbe :  le raid commence tout de suite, je rame déjà, vive l’aventure !
Nuit très courte sous tente au rythme des chiens qui se répondent et annoncent mon arrivée aux autres qui dormaient et ne dorment plus ..à cause de moi….Aïe aïe aïe…Lever à 5 heures, on ne cause pas beaucoup. Un Bienvenu bref au p’tit dèj, une présentation succincte. Normal.

Première journée en yolette pour 40 kms sur la Save et rejoindre le Danube à  Belgrade .
Premières consignes : apprendre à ramer à l’ économie jusqu’à 10 coups/minute ! De quoi se pencher sur ses préparations de pelles et autres multiples décompositions et recompositions de mouvements.
Quel plaisir de s’infiltrer ainsi dans un groupe et dans ce rythme lent au fil de l’eau avec l’émerveillement que l’on me connait ! Apprendre aussi à se taire, un peu, avec le sourire pour ne point fatiguer certaines âmes sensibles ou peut-être émoussées par déjà six cent kms de cohabitation .
 

J’observe, j’écoute, je jubile. Je ne fatigue pas, merci le courant qui nous aide. Et, j’ai chaud !! Le maillot de bain sera ma tenue sur le bateau, avec la crème solaire, pas même un petit coup de soleil sur le nez ! Plus besoin de coussin de coulisse, j’en ai un intégré bien plus stable, pas une ampoule aux mains non plus, adieu  gants et autres bandages ! Me voilà rassurée, je sais que j’irai jusqu’au bout. Je pense aussi avoir rassuré certains collègues aguerris qui semblent impressionnés par la petite Bretonne débutante. Certains, pas tous.
 

Cinq jours d’aviron pour commencer, jusqu’à 82,500 kms en une journée et entrée dans les fameuses portes de fer sur ce fameux Danube alors serbo-roumain. Il n’est plus bleu, il est vert, il est magnifique entre ces falaises.
 

Cinquième jour et l’orage nous course, vite aux abris le midi. La tension est dans l’air et sur les yolettes. Une belle rencontre, encore une, avec un patron de bar qui nous offre un breuvage vivifiant à base de noix, de l’eau.. de vie je crois et des loukoums avec du vrai café…turc et Mireille Matthieu et Edith piaf pour ne pas nous dépayser.. Et une petite sieste, obligatoire, dans un hamac! L’orage s’éloigne, les tensions avec et c’est reparti pour une trentaine de kms. Mais c’est sans compter sur le vent qui se lève, change avec les méandres du fleuve transformé en mer. Impressionnant. A la barre, je suis directive, il faut ramer, ne pas cesser de ramer, court, fort ! A moi de jouer avec les vagues, je m’amuse, je suis calme et concentrée. Je suis de loin l’autre yolette experte avec les deux rameurs de mer de Claouey : notre corsaire Yves et Béatrice à la barre, une fille du Finistère ! La Bretagne est avec nous, rien à craindre.
 

Le soir, repos bien mérité dans une auberge de jeunesse : une chambre pour douze : ça tombe bien, nous sommes douze, 6 femmes, 6 hommes. Quelle équipe ! Justement, il y a foot ce soir, et vive la France ! Ambiance chaleureuse devant le match dans un bar en compagnie d’enfants franco-serbes heureux. La victoire se fête au resto ; la nuit sera courte encore...
 

Un lever tôt pour voir l’écume sur les crêtes des vaguelettes… force 4/5 sur la mer Danube! On peut faire la grasse.. enfin qui veut. Pas moi, je profite du lever du soleil et de l’air vivifiant. Les yolettes laisseront la voie fluviale pour les routes de montagne avec travaux et autres tunnels étroits. Le vent ne faiblit pas. C’est encore du sport ! Il fait très chaud. Nous arrivons dans une ville touristique et…accident : la voiture de René se fait tamponner et le coffre ne ferme plus…Il faut trouver un carrossier après démarches entre police et assurances. Jour noir.
Mais on dort dans une chambre luxueuse et sur un matelas confortable.
Demain je conduis avec Béatrice.
 

Quelle partie de rigolade sous la chaleur, cette journée à chercher avec l’autre Bretonne un endroit pour accoster, un terrain pour camping sauvage dans un petit village serbe charmant. On a trouvé le chemin, celui de Hollywood . Un chemin de terre, cailloux, trous pour les Méganes attelées. Bref, que d’aventures, de rencontres, de surprises et toujours un plaisir, une joie de partager ces moments sur l’eau ou sur routes, même si ça n’a pas été toujours simple.
 

Passage de frontière épique, et découverte de la Roumanie pauvre mais accueillante et bienveillante. Le pays qui vit en harmonie avec les animaux : chevaux chiens chats moustiques cigognes oies moutons ânes serpents poissons pélicans et autres oiseaux . Un délice ! Un émerveillement ! Respect.
 

Merci Christophe de m’avoir permis de vivre cette aventure sportive et encore plus : humaine.
 

VIVE L’AVIRON !
 

► Des photos ici
► Le lien : http://globetrotte.free.fr/croatie/

Paule